Les contes ne sont pas de simples histoires pour endormir les enfants ! À travers leurs aventures et leurs personnages, ils participent à la socialisation des plus jeunes. En tant que parents, il est donc essentiel de prêter attention aux messages transmis afin de ne pas alimenter des comportements genrés stéréotypés.
Blanche-Neige, Cendrillon, La Belle aux bois dormants… Ces classiques de la littérature pour enfants sont aujourd’hui encore parmi les plus populaires, notamment grâce à leur adaptation en dessins animés. Pourtant, en les relisant avec des yeux d’adultes, impossible de ne pas remarquer le sexisme et les clichés genrés qui imprègnent ces histoires. “Le champ d’action des femmes est moins vaste que celui des hommes. Les filles des livres étaient, et sont encore parfois, des princesses qui attendent le prince charmant alors que les garçons partent à l’aventure” confirme Josée Lartet-Geffard, formatrice en littérature jeunesse.
Derrière ces schémas récurrents, c’est tout un système d’injonctions qui est transmis. Les filles doivent être belles, douces et sensibles, les garçons forts, courageux et invulnérables. Les contes traditionnels posent également les bases des relations hétérosexuelles de ces adultes en devenir. En faisant de leur attractivité physique leur principale valeur et de l’amour leur unique vocation, les fillettes intègrent l’idée que leur épanouissement passe avant tout par la validation masculine.
L’un des exemples les plus frappants est sans doute La Petite Sirène de Hans Andersen. Amoureuse d’un prince, la sirène est contrainte de sacrifier sa voix pour obtenir des jambes humaines afin de le rejoindre. Lorsque celle-ci s’inquiète de sa capacité à séduire le jeune homme sans pouvoir s’exprimer librement, elle s’entend répondre que sa beauté est bien suffisante “pour entortiller le cœur d’un homme”. Ici, il est implicitement dit à nos filles que peu importe leur personnalité, leurs goûts, leurs opinions ou toute autre facette de leur identité : ce qui compte avant tout, c’est bien leur apparence.
Un conte féministe pour grandir sans préjugés sexistes ça existe ?
Face à ce constat, Julia Pietri a imaginé La Grande Princesse, un conte pour enfants féministe qui balaie les normes sexistes. Sa réinterprétation au féminin du Petit Prince prend pour personnages principaux deux jeunes filles à la fois curieuses et aventurières, prouvant que ces qualités ne sont pas l’apanage du genre masculin. En outre, le livre met en lumière huit femmes ayant marqué l’histoire par leur engagement, leur talent ou leurs travaux. Rosa Parks, Simone Veil, Greta Thunberg ou encore Helen O’Connel : l’excellence féminine est à l’honneur ! Quand on sait que les filles se pensent moins intelligentes que les garçons dès l’âge de 6 ans, et donc moins légitimes à embrasser des carrières scientifiques ou technologiques, le renouveau des contes semble urgent.
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Crédit photo : Kiana Bosman sur Unsplash
