La princesse quitte sa petite planète pour chercher une grande planète à la taille de ses rêves. Durant son voyage, elle va atterrir sur huit planètes extraordinaires habitées par des femmes extraordinaires. De Simone Veil à Rosa Parks, chacune d’elles lui offrira de belles leçons de vie pour la guider dans sa quête.
Êtes-vous prêt.e à rêver ?
Un conte philosophique sur la puissance des femmes.
Un vrai petit voyage qui parle des grandes questions de la vie.
Voici un extrait de La Petite feuille de chou, la seule qui vaille : la belge, qui parle avec amour de ce conte magnifiquement féministe.
...la conquête de leur planète
Dès la première de couverture, Julia Pietri, qui écrit, illustre et édite La Grande Princesse (Better Call Julia, 2021), donne le ton et la réplique au
Petit Prince de Saint-Exupéry, classifié super-classique indétrônable, comme chacun·e sait. Son héros sera une héroïne, métisse, chevelure noire, habillée d’un ensemble aux couleurs mêlées (bleue, parme, rose). Elle lâche un cerf-volant multicolore. Elle saute et danse sur une planète couleur aigue-marine en nous tournant le dos, nous échappant en quelque sorte. Rien à voir avec son historique alter ego, statique, mains dans les poches et grands yeux étonnés ou mélancoliques, aquarellé par son auteur. Aux six planètes mascu- lines et décevantes (celles du roi, du vaniteux, du buveur, du businessman, de l’allumeur de réver- bères et du géographe) visitées par cet être éthéré qui disparaîtra de la page, de la vie des lecteur·rices et du narrateur aviateur, sans espoir de retour, suc- cèdent huit planètes sur lesquelles habitent Rosa Parks, Simone Veil, Antoinette Fouque, Janis Joplin, Helen O’Connell, Chimamanda Ngozi Adichie, Malala Yousafzai et Greta Thunberg, dont les « mini bios» sont présentées dans le paratexte final.
La grande princesse ne fuit rien, mais cherche et trouve sur chaque planète de quoi la faire advenir, grâce aux conversations avec ces femmes célèbres qui tour à tour l’arment de la liberté, de la rébel- lion, de la créativité, de la connaissance, de l’in- dépendance, du temps et de l’audace.
Quant à la rencontre avec celle « qui portait deux jolies tresses blondes » sur « la planète Terre », « la plus grande de toutes », découverte « un matin de mars », la grande princesse qui comprend qu’elle ne la possédera jamais toute seule, acceptera-t-elle de la partager avec « huit milliards d’habitants » et d’y « réaliser ses rêves les plus fous»? C’est tiraillée par ce dilemme qu’elle tombe enfin sur la jeune narratrice, en quête de son destin elle aussi. Cette fois, c’est à la grande princesse de transmettre un conseil de femme à la fillette anonyme avant de s’envoler : « Laisse ta puis- sance te surprendre et je reviendrai. »
Texte unique de Nelly Chabrol Gagne Université Clermont Auvergne (France) Coresponsable du Master Édition: Création éditoriale des littératures de jeunesse et générales (É-CELJG)