Le sexe sans performance : réapprendre à ressentir plutôt qu’à prouver

On nous a appris à séduire, à plaire, à performer. Rarement à ressentir.
Et si la vraie révolution sexuelle, aujourd’hui, c’était de ralentir ? D’écouter nos corps, au lieu d’essayer de prouver qu’on sait “bien faire” ?

Depuis toujours, la sexualité féminine est jugée, observée, mesurée.
On nous a mis en compétition : entre nous, avec les hommes, avec nos propres attentes.
“Est-ce que je suis désirable ? Est-ce que je fais bien ? Est-ce que j’ai joui ?”
Autant de questions qui transforment le plaisir en examen de passage.

Mais le plaisir ne se mérite pas, il se ressent.
Le sexe sans performance, c’est celui qui ne cherche pas à “cocher des cases”, mais à écouter.
Écouter son corps, sa fatigue, ses envies, ses curiosités, ses silences.
C’est le droit de ne pas avoir envie, le droit de découvrir autrement, le droit de jouir lentement.

La culture du “bon coup” a tué la tendresse.
Elle nous fait croire que le sexe est un spectacle, qu’il faut “assurer”, “épater”, “tenir le rythme”.
Mais non. Le vrai sexe, c’est la connexion. C’est l’attention. C’est la douceur qu’on se doit à soi-même avant même de la donner à quelqu’un d’autre.

Quand on lâche la performance, le corps s’ouvre.
Les sensations reviennent, plus fines, plus sincères.
On réapprend à ressentir : une peau, un souffle, un frisson.
C’est une forme de méditation. Et aussi, quelque part, une rébellion.

Parce qu’en refusant la performance, on refuse la norme.
On se réapproprie notre rythme, notre lenteur, notre plaisir unique.
Et ça, c’est déjà politique.
Pas besoin d’être spectaculaire pour être puissante.
Pas besoin d’être “bonne” pour être vraie.

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