Pour briser les tabous qui entourent les règles et bâtir une société plus égalitaire, il est temps de rappeler qu’elles concernent tout le monde — pas seulement celles et ceux qui les vivent.
Combien d’élèves moqués par leurs camarades à cause d’une tâche de sang sur leur pantalon ? D’adultes n’osant pas demander à leur partenaire d’aller acheter des protections menstruelles ? De père envoyant leur adolescent.e menstrué.e parler de ce “problème” à une figure maternelle ? Victime d’un tabou patriarcal, les règles restent, aujourd’hui encore, un sujet dont on discute à voix basse, serviette planquée dans la manche. Il est temps de balayer la honte qui entoure les menstruations, mais surtout de déconstruire une idée tenace : non, elles ne sont pas qu’un “truc de filles”.
Les règles sont l’affaire de tous
L’UNICEF estime à 1,8 milliard le nombre de personnes qui ont leurs règles chaque mois dans le monde. Cela représente près d’un quart de la population mondiale. Invisibiliser cette réalité, c’est non seulement nier une expérience partagée à l’échelle globale, mais aussi entretenir des ignorances qui alimentent les inégalités. Or, vivre ensemble ne se résume pas à coexister : c’est faire preuve de curiosité, d’écoute et de solidarité envers les vécus des autres, y compris lorsqu’ils nous échappent.
Réduire les règles à une “affaire de femmes” relève d’une vision simpliste et erronée. Toutes les femmes n’ont pas leurs règles, et toutes les personnes qui ont leurs règles ne sont pas des femmes. Des hommes trans et des personnes non binaires peuvent également être concerné·es. Prendre en compte cette diversité, c’est reconnaître pleinement la réalité des corps et des identités.
Éduquer les enfants dès le plus jeune âge
Nous avons une responsabilité éducative auprès des plus jeunes. Apprendre que les règles sont naturelles, qu’elles ne sont ni sales ni honteuses, c’est donner des outils pour grandir dans le respect de l’autre. Tous les enfants doivent savoir ce que c’est qu’un cycle, le syndrôme prémenstruel, les crampes, la ménopause… Un enfant bien informé, c’est un futur adulte capable de soutien envers les personnes menstruées de son entourage, qu’il s’agisse de ses ami·es, ses collègues, ses partenaires amoureux ou sexuels…
Certes, en tant que parents, il n’est pas toujours aisé de trouver les mots justes. Il existe également le risque de transmettre ses propres préjugés ou méconnaissances, souvent malgré soi. De nombreux livres sont disponibles pour aborder ces questions avec sa progéniture. Pour les plus jeunes, “Le petit guide de la foufoune sexuelle - tome 1” de Julia Pietri est idéal pour les aider à comprendre le fonctionnement du corps humain, les émotions, les notions de consentement et d’intimité… Les plus grands, eux, peuvent se tourner vers “Le petit guide de la foufoune sexuelle - tome 2” qui raconte la puberté avec bienveillance et inclusivité.
Vous pouvez vous les procurer ici :
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